Balade d'un soir dans Thippasandra
D'un coup de scooter on se rend au magasin de photos récupérer les posters du Ladakh que l'on a fait faire. Nous leur avions demandé de nous donner un tube afin de pouvoir les transporter dans l'avion, mais évidemment ils ont oublié. Après quelques minutes passées à rouler nos posters dans du journal, nous les récupérons et nous dirigeons vers la rue principale de notre quartier. 19h, c'est l'heure où ça grouille! Louis me pose à la supérette pour que je puisse acheter un bout de fromage pour agrémenter notre dernier plat de pattes à Bangalore avant un petit moment. Le magasin est bondé, je me dirige vers les frigos et à ma grande déception je découvre qu'il n'y a plus de morceau du seul fromage ayant un goût digne de ce nom. Je ne me sens pas le courage de faire 20mn de queue à la caisse pour un fromage elastico-caoutchouteux sans goût, des pattes avec des champignons ça fera bien l'affaire. Je ressors de la supérette, continue mon chemin à moitié sur le trottoir, à moitié dans la rue. Je passe devant le marché aux légumes en pleine activité. D'une boutique à côté j'entends "Illa Mam, illa", c'est la marchande d'épices qui négocie des prix avec une cliente. Je longe ensuite la partie de la rue où sont installés des vendeurs de fruits sur des grands chariots à 4 roues. Ils les poussent jusque là chaque matin, et les remportent chaque soir. Je passe ensuite devant une boutique où un jeune homme est en équilibre instable sur une chaise posée sur deux marches, tenue par un collègue. Il essaie d'installer une petite lumière à l'entrée de son magasin. Je découvre qu'il y a un distributeur d'argent juste après. Je ne l'avais jamais remarqué, perdu au milieu de dizaines de petites boutiques. Puis je passe devant un "tea stale" (un stand de thé). Beaucoup d'hommes sirotent un chaï en observant le spectacle de la rue. Je redescends du trottoir une nième fois, me fait froler par un rickshaw, remonte sur le trottoir après un petit bouiboui improvisé avec un petit réchaud et une grosse gamelle. Beaucoup d'indiens y mangent, debout dans la rue, pour quelques roupies l'assiette. Je m'arrête dans un magasin qui vend des tubes en PVC. J'achète un bout de 50cm pour 35rps, voilà de quoi protéger les posters pendant le voyage. Je remonte la rue qui mène à notre immeuble. Une moto fait demi-tour devant moi et me bloque la route. Je fais un petit pas sur le côté, le force à s'arrêter et passe devant lui. 50m plus loin sur la gauche un immeuble est en construction. Les ouvriers sont adossés à un mur, l'air exténué. Ils vont dormir là sur le tas de sable avec toutes leurs familles, nomades éternels des chantiers indiens. J'arrive à notre immeuble et aperçoit des flashs dans la cuisine de la voisine. Ce n'est que le néon qui s'allume. Ah l'indispensable néon des pièces indiennes!